La liturgie de la Parole
La liturgie de la Parole va de la première lecture à la prière universelle.
Son lieu liturgique est l’ambon (qui ne doit servir que pour ce temps de la Parole) et elle permet un parcours rituel à l’assemblée.
Elle est organisée selon un premier temps d’écoute (lectures et homélie) et un deuxième temps de réponse (profession de foi et prière universelle).
Mais tout au long de la première partie, l’écoute est sans cesse relancée par la méditation (silence) et la réponse du peuple
(psaume, acclamations ponctuant chaque lecture).
Ceci est à l’image du schéma d’alliance : Dieu parle, l’homme reçoit la Parole en son cœur et y répond.
La liturgie de la Parole s’achève par une intercession pour tous les hommes afin que soit signifié que la proclamation du salut concerne toute la terre.
La célébration de tout sacrement commence par une proclamation d'un ou plusieurs textes de l'Ecriture lus comme « Parole de Dieu ».
Cela veut dire qu'un sacrement n'est pas autre chose que cette Parole de Dieu qui, par l'Esprit-Saint, se rend visible
- que ce soit dans l'eau du baptême, l'huile parfumée de la confirmation, le pain et le vin de l'eucharistie.... ;
un peu comme une parole d'amitié, d'affection, d'amour... vient se rendre visible dans une main tendue, une caresse, un baiser...
Par conséquent, loin d'être une simple « préparation », plus ou moins facultative, au sacrement, la « liturgie de la Parole » en est un élément constitutif ;
elle en est le premier moment. A son tour, un sacrement qui ne serait pas compris et vécu comme la « cristallisation » de la parole de Dieu serait un non-sens...
Laisser Dieu prendre la Parole. Puis Lui répondre
L’Eucharistie commence par un mouvement d’approche de Dieu, dans le respect et la contrition : l’acte pénitentiel, le Gloria et la prière d’ouverture.
Vient ensuite la liturgie de la Parole ; nous y écoutons ce que Dieu veut nous dire ; nous lui laissons la parole. Car pour apprendre à connaître Dieu, il faut qu’il vienne nous dire qui Il est.
Mais alors, que faire de nos questions ? Pourquoi ne pas faire de la liturgie de la parole un dialogue et un échange ?
L’Eglise laisse toujours Dieu prendre la parole en premier. Non qu’il soit insensible à nos questions, mais parce qu’elle pense que Dieu
pose les bonnes questions, les plus vraies et les plus actuelles. Dieu vient briser le cercle narcissique de nos intérêts et de nos idées.
La première lecture. De la vie du Peuple de Dieu, hier
T out d’abord il y a la lecture d'un extrait du premier Testament (sauf entre Pâques et Pentecôte où la lecture est extraite des Actes des Apôtres ou de l’Apocalypse).
Il s’agit de prendre son élan; Dieu ne se fait connaître que lentement.
L’histoire d’Israël n’est pas fort différente de la nôtre. Aujourd’hui comme hier, on cherche et on fuit, on se rapproche et on abandonne, on adore et on rejette.
Bref, c’est toujours une histoire de fidélité et d’adultère ; il est bon de la connaître. De plus, la plupart des premières lectures sont comme la première partie d’un diptyque, dont l’évangile forme le second panneau.
Après cela, un moment de silence est bienvenu : un temps de réflexion sur l’hier et l’aujourd’hui.
Le psaume
Nous voici maintenant en état de pouvoir répondre. Mais pas encore avec nos propres mots.
Nous le faisons toujours avec la parole de Dieu : nous prenons un psaume.
Dans le psautier, se trouve toute la gamme d’échos aux paroles que Dieu nous adresse : les psaumes jubilent
et font entendre des plaintes, ils louent et remercient, ils supplient et pleurent, ils parlent et rapportent des souvenirs
Une autre raison de prier les psaumes, c’est que Jésus les a priés toute sa vie durant.
Quand nous prions les psaumes, nous faisons nôtre sa prière. Que peut-on faire de mieux ?
La deuxième lecture. De la vie du Peuple de Dieu, aujourd’hui
La deuxième lecture parle de nous, de la communauté chrétienne rassemblée. Elle est extraite le plus souvent des Actes et des Épîtres qui relatent l’épopée des jeunes Églises, avec leurs problèmes, leurs tensions et leurs abandons, leurs questions et leur besoin d’orientation.
En écoutant la deuxième lecture, on se voit comme dans un miroir ; c’est notre histoire qui est ainsi esquissée dans celle de la première Église.
Ensuite nous nous préparons à entendre l’Évangile : la venue du Christ parmi nous.
Nous chantons l’Alleluia (qui veut dire : Louez le Seigneur), et souvent aussi un verset de l’Évangile qui en est comme l’avant-goût.
L’Évangile : le Christ lui-même prend la parole
L’Évangile ne se présente pas comme la troisième lecture d’une série.
Non seulement parce qu’il s’agit ici du dernier mot de Dieu, mais aussi parce que c’est Jésus qui nous parle, comme une personne vivante.
On ne lit pas quelque chose qui se rapporte à lui mais, selon le concile, c’est Jésus lui-même qui prend la parole lorsque l’Évangile est lu dans la liturgie. C’est la raison pour laquelle nous nous levons pour l’écouter ; on apporte aussi lumière et encens pour l’honorer, car il est présent. Notre réponse n’est plus « Nous rendons grâce à Dieu », mais « Louange à Toi, Seigneur Jésus ».
Qui écoute l’Évangile doit se demander quel passage ou quels mots lui sont destinés pour accompagner sa méditation tout au long de la semaine.
« Que me dit le Seigneur aujourd’hui ? »
L’homélie
Dans l’homélie, le prêtre ou le diacre cherche à mettre en relief ce que le Seigneur veut dire, à chacun et à la communauté.
Il a pour ce faire une certaine science et la grâce d’état. C’est son charisme. L’Esprit lui parle aussi, au profond de son cœur.
La parole du prêtre ou du diacre n’est qu’un catalyseur ; elle accélère le processus de réception de la Parole qui se joue
dans les profondeurs du cœur de l’auditeur.
Le Credo
La proclamation du Credo n’est pas une action individuelle, mais un acte de toute l’Église.
Ce n’est pas le lieu d’exprimer notre foi balbutiante ; il s’agit de confesser la foi de toute l’Église.
Nous ne professons pas ce que nous sommes capables de croire, mais ce que nous voulons croire avec toute l’Église.
Seule la foi plénière de l’Église peut ici résonner, non des variantes.
La prière universelle
Voici venu le temps de s'exprimer avec ses propres mots. Ce sont les intentions de prière.
Les chrétiens ont un réflexe inné lors d’un grand bonheur, ils se montrent capables de prendre de la distance par rapport à eux-mêmes pour se tourner
vers ceux qui ne connaissent pas ce bonheur.
La joie d’avoir été visités par Dieu ne serait pas complète si les autres ne pouvaient la partager avec nous.
Aussi allons-nous intercéder pour les besoins du monde entier. D’ailleurs, la meilleure manière d’obtenir quelque chose de Dieu est de le demander pour d’autres.
Tout gamin sait cela ; en demandant un morceau de chocolat pour sa petite sœur, il sait bien qu’il en recevra un aussi !
Cette prière doit être universelle et formulée avec discrétion et respect. Elle confie à Dieu les besoins des personnes, mais ne lui dicte pas la meilleure manière d’y répondre.
Elle laisse à Dieu sa liberté et avive notre confiance. La prière universelle comporte d’ailleurs un certain ordre de succession :
d’abord pour l’Église et ses ministres,
puis pour ceux qui portent des responsabilités nationales ou mondiales,
ensuite pour les besoins les plus généraux : les pauvres, les malades, les réfugiés, les prisonniers et les opprimés.
Enfin pour les besoins de l’assemblée eucharistique présente.
(suite en construction).
Ajouter un commentaire